lundi 5 décembre 2011

Chroniques Zines

Freak Out n°3
Bon je sais le n°4 est déjà sorti depuis un moment mais c'est pas grave, je me décide quand même à chroniquer le 3. Pour ceux qui connaissent pas, Freak Out est un zine collectif lyonnais, qui se présente sous la forme d'un journal classique comme Z Gun l'avait fait il y a 2 ou 3 ans, et auquel participent notamment Alex qui fait aussi l'excellent zine Ratcharge (qui continue par ailleurs voir ci-dessous) et Julien qui lui est l'auteur du non moins excellent zine Heartbeat, qui par contre a l'air d'avoir cessé d'exister. Freak Out est pour moi, ce qui se fait de mieux en France actuellement. Je partage complètement le sentiment qu'ils décrivaient dans l'édito de leur premier numéro , celui d'être : "coincés entre le politiquement correct oppressant de la frange militante du punk et l'apolitisme ringard de la scène garage, entre la fermeture d'esprit hardcore et l'élitisme arty", j'aurais pas mieux dit. Du coup ça donne un zine très différent de ce qu'on a l'habitude de lire en France. Enfin un zine qui parle des groupes que j'aime (Hygiene, Pheromoans, Homostupids, Tyvek, UV Race etc) tout en ayant un regard critique sur le monde, un zine de gens curieux, qui chronique aussi bien des groupes hardcore actuels comme Crazy Spirit, que des compilations blues de Mississipi records, qui s'intéresse aussi bien à Lee Scratch Perry qu'à Harry Pussy.
Dans ce numéro, on trouve des interviews fort intéressantes de la librairie devenue itinérante Grand Guignol, de la maison d'édition pas comme les autres Terre noire, du gars qui publie le génial fanzine Distort, de Paco qui s'occupe du très bon label la vida es un mus, de Tyvek aussi, un chouette article sur Harry Pussy, des chroniques de disques etc. Vous l'aurez compris, je vous le recommande fortement.


Ratcharge n°24
Là aussi, d'autres numéros sont sortis depuis, mais d'une part je ne les ai pas encore lus, d'autre part je trouve ce numéro particulièrement bon. D'habitude je trouve les chroniques de concert sans intérêt et chiantes mais je sais pas comment il fait mais avec lui, c'est toujours passionnant  De même les textes plus perso, il nous dit pas seulement des choses sur lui-même et sur le monde de merde dans lequel on vit mais aussi sur nous, enfin sur la personne qui le lit, ces textes me parlent vachement et me font à chaque fois cogiter sur ma propre vie ou de celle d'amis. On trouve aussi dans ce numéro la traduction d'une interview de Bukowski par Sean Penn, aimant beaucoup les livres du bonhomme, j'ai lu ça avec intérêt ; des chroniques de disques pas récents: Mentally Ill, Lester Bangs & the Delinquents... , une liste de livres psychedeliques (pas trop mon truc), une courte sélection de disques de jazz et puis plein d'autres trucs, le tout avec une mise en page bordélique mais claire (comment il fait ?). Un zine sans véritable équivalent. J'aime beaucoup.

dimanche 4 décembre 2011

Chroniques disques

Premières chroniques...
 
Eagle Boys – Kambalda 7"(Negative Guest List)
 
Si j'ai bien compris, les Eagle Boys étaient un groupe d'australiens exilés à Londres, il y a 2 ou 3 ans période pendant laquelle ils ont fait quelques concerts et enregistré les trois titres présents sur ce 7". Le groupe n'existe apparemment plus. Dommage parce que c'est plutôt pas mal. Du punk rock avec un son un peu pourri qui me fait penser à la fois aux Feelers et aux Evolutions. Le genre de 45t que j'ai tendance à écouter plus que je ne l'aurai imaginé. A noter que les titres inscrits sur la pochette des 2 morceaux de la face B ne sont pas les mêmes que ceux indiqués sur le disque.


Eddy Current Suppression Ring – Walking In Unison 12" (Captcha Records)
Sur ce coup là, je me suis bien planté. J'avais à peine lu que ECSR sortait un nouveau disque, que hop en deux ou trois clics je l'ai commandé, trop peur de passer à côté, qu'il soit sold out en une semaine comme ça arrive parfois, bref. Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai lu qu'en fait ce disque ne comportait que 3 morceaux, un nouveau, "Walking In Unison", et deux déjà connus enregistrés live sur une radio, "I admit my faults" et "Second guessing". Un peu déçu, je me suis rassuré en me disant que le nouveau morceau serait peut-être killer et que les morceaux en live apporteraient peut-être une nouvelle dimension... Et ben pas du tout. Walking in unison est un long morceau peu inspiré et les deux morceaux joués en live n'apportent rien. Bon j'adore ce groupe (d'où ma précipitation), mais là franchement je vois pas l'intérêt d'un tel disque. D'ailleurs j'ai déjà revendu le mien. Réservé aux collectionneurs.


Low Life – Sydney Darbs 7" (Negative Guest List)
 
Tuerie !!! C'est le premier 7" de ce jeune groupe australien et c'est pour moi le meilleur sorti cette année. Du punk-noise avec certains riffs dignes des Brainbombs (notamment sur Atomised) et un chanteur avec un petit accent anglais qui déclame son dégoût de ce monde. Une démo était sortie l'année dernière, on peut la télécharger sur leur bandcamp et un LP est prévu pour le début d'année prochaine, toujours sur Negative Guest List.


OBN IIIs - No Way To Rock'n'Roll 7" (Super Secret Records)
C'est le premier 45t de ce groupe de Austin au Texas. Ils en ont sorti deux autres depuis je crois. On retrouve dans ce groupe un gars des Bad Sports, mais aussi des gars des Strange Boys et de A Giant Dog. J'avais lu sur internet d'excellentes critiques de ce groupe, ce qui me laisse assez perplexe. OBN IIIs fait du garage punk pas mauvais mais rien qui sorte de l'ordinaire non plus à mon avis. La voix du chanteur surtout est assez pénible. Le premier morceau ici "No way to rock'n'roll" est très stonien et le deuxième "Got more love" beaucoup plus lent et long avec toujours cette voix...ce qui fait que le morceau devient vite chiant. Pas terrible.


Per Purpose – Heil Progress 7" (Bedroom Suck Records)
Premier 7" pour ce jeune groupe australien, originaire de Brisbane. Et franchement, super disque, du post-punk avec un petit côté jazz. Les morceaux sont courts et pêchus, le bassiste s'en donne à coeur joie, le batteur assure, pendant que le chanteur et guitariste se déchaîne. Six morceaux, rien à jeter. Un des 45t de l'année.


Real Numbers – Tear It In Two 7"(Florida's dying)
Nouveau 45t pour les Real Numbers, après un excellent 12"sorti l'an passé. Pas de changement de style, UK DIY pop. Les deux morceaux sont très bons, ils n'inventent rien mais c'est frais, ça donne la pêche. On dirait vraiment un groupe de la fin des années 70-début des années 80, le genre de pépites que réédite régulièrement Sing Sing records par exemple. Très bon groupe et très bon 45t.


Total Control – Henge Beat LP (Iron Lung)
 

Total Control, groupe australien qui comprend des membres de Eddy Current Suppression Ring et de UV Race, avait sorti il y a 2 ou 3 ans un premier très bon 45t plutôt garage/punk, puis par la suite avait complètement changé de style et s'était mis à faire un genre de post-punk-new wave ou synth-punk, je ne sais pas trop comment on qualifie ça, qui n'était pas trop à mon goût. Non pas que c'était mauvais mais il manquait quelque chose, de l'énergie peut-être ? J'avais donc lâcher l'affaire et puis quand j'ai lu l'annonce de la sortie de cet album, j'ai quand même cliqué sur le lien pour écouter quelques morceaux, juste par curiosité. Les deux morceaux étaient "One More Tonight" et "The Hammer", deux tubes, plus je les écoutais, plus je les trouvais excellents. Je me suis évidemment précipter de me procurer l'album et franchement la claque. Ils ont réussi à mélanger l'énergie du premier 45t à leur synth punk. On retrouve d'ailleurs sur cet album une nouvelle version de "Retiree" du deuxième 45t dont on dirait qu'on a changé la vitesse de 33 rpm à 45 rpm. Tous les morceaux ne sont pas aussi pêchus, l'album est en fait assez varié avec des ambiances parfois assez mélancoliques (The Hammer, Carpet Rash...) et une voix assez désabusée qui me plaît bien, comme sur ce morceau assez génial "Meds II" avec ce "refrain" où le chanteur répète sans arrêt "Taking pills to remember to take pills to forget to take pills to remember to take pills..." et ainsi de suite. Un des disques de l'année.